Lundi, Mardi, Mercredi de Pâques
Mercredi de Pâques Octave de Pâques. Aujourd’hui, jour de la Résurrection
Jésus sur la route d’Emmaüs Luc 24, 13,35
Deux disciples tournent le dos à Jérusalem. Il rentre chez eux, tristes. IL espérait que Jésus, dont les actes étaient remplis de puissance, allait délivrer le peuple des Romains. Jésus les rejoint dans leur déconvenue. Il leur fait raconter leurs douleurs, comme un bon professionnel des traumatismes. Et il les ouvre au mystère du Christ, tant et si bien que les disciples, touchés en leur cœur, arrivant à l’auberge, lui disent « reste avec nous ». Et Jésus entre. Il fait le signe du pain partagé. Alors, éblouissement ! leurs yeux s’ouvrent et reconnaissent Jésus, mais il disparaît à leurs regards. Aussitôt ils repartent dans la nuit vers Jérusalem. Ils partagent leur joie avec les autres compagnons. Eux aussi avaient vu le Seigneur.
Quel enseignement ? Jésus est toujours le « bon berger » qui cherche sa brebis. Il rejoint ses disciples accablés rentrant chez eux. Il arrive à leur hauteur. Il écoute, il explique la croix à la lumière des Écritures. Conversation où le coeur est touché. Il continue de nous rejoindre dans nos désarrois et il fait route avec nous dans la fidélité de son amour. Racontons-lui nos peines, nos inquiétudes. Ce n’est pas pour nous laisser à l’abandon au milieu du gué qu’il a donné sa vie pour chacun de nous ! Laissons-nous éclairer par l’Évangile pour demeurer dans la compagnie de Jésus.
Partageons entre Chrétiens, dans nos Relais et sur notre paroisse, la joie de connaître le Christ, les moments où nous avons fait l’expérience du Christ (sur la route de la vie ou au partage du Pain de vie le dimanche). Cela peut se faire dans une équipe de lecture biblique, dans un groupe de parole, dans une équipe du Secours catholique, dans une équipe de catéchistes, dans une rencontre d’animateurs de Relais. Nous dire alors : « Comment le Seigneur m’a-t-il rejoint ? Qu’est-ce que le Seigneur m’a fait connaître ? qu’est-ce qu’il a fait pour moi, pour ma famille ?
N’hésitons pas à prier avec le désir de sa compagnie : « Reste avec nous Seigneur »
Les actes des apôtres (3, 1-1)
Quelle belle page des actes des Apôtres ! Pierre et Jean montent au temple. Un mendiant, couché, est là, à la porte du temple. Pierre fait comme Jésus. Il pose son regard sur cet homme qui attend alors quelque monnaie. De l’argent, je n’en ai pas, dit Pierre, mais ce que j’ai, je te le donne : « au nom de Jésus le Nazaréen, lève-toi et marche ». Comme Jésus qui
l’avait arraché au gouffre de la mer (1), Pierre prend par la main cet homme et le relève. Le voici debout, affermi. « Il marchait et bondissait ». Il entre avec Pierre et Jean dans le temple pour louer Dieu.
Quel enseignement ? Pierre a fait l’expérience d’être sauvé par Jésus. Sur lac, alors qu’il s’enfonçait Jésus l’a pris par la main. Plus tard, ayant renié, il est sauvé par le regard de Jésus (2). Nourri de la vie de Jésus il refait les gestes de Jésus pour donner la vie et la confiance. Comme Jésus, Il fixe son regard sur les pauvres, il relève les pauvres et les rend libres. Il les fait entrer dans la louange.
Donnons ce que nous avons reçu par expérience, par grâce dans tel ou tel moment de notre vie. Imitons les attitudes de Jésus à l’égard des petits, des pauvres. Le « premier de cordée », c’est le Christ ! Suivons-le pour donner vie et confiance autour de nous, à commencer par les plus démunis.
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(1) Et Pierre, descendant de la barque, se mit à marcher sur les eaux et vint vers Jésus. Mais, voyant le vent, il prit peur et, commençant à couler, il s’écria: « Seigneur, sauve-moi! » Aussitôt Jésus tendit la main et le saisit, en lui disant : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? » Mt 14, 29-31
(2) Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit:
« Avant que le coq ait chanté aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois. » Et, sortant dehors, il pleura amèrement. Luc 22, 61-62
Mardi de Pâques : « Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! »
Avec Marie-Madeleine nous sommes au jardin, près du tombeau. Un jardin qui rappelle le jardin de la Genèse * gardé, après la l’aventure orgueilleuse de Adam et Eve, par deux anges avec une épée fulgurante. Le tombeau de Jésus est dans un nouveau jardin, tombeau ouvert avec des anges de lumière annonçant une alliance nouvelle avec Dieu, grâce à la croix, nouvel « arbre de vie », grâce à Celui qui se présente sous les traits du jardinier.
Marie Madelaine tourne le dos au tombeau, lieu de la mort pour apercevoir un homme qu’elle prend pour le jardinier et qui la rejoint dans sa peine et ses larmes : « pourquoi pleures-tu Qui cherche -tu ? Et la voici tournée à nouveau vers le tombeau. C’est alors qu’elle entend son nom prononcé « Marie » dans un timbre de voix connu. Elle se retourne face à Jésus et tombe à ses pieds « Rabbouni, mon Maitre que j’aime ». Impossible pour elle de le retenir ! « Va, dis Jésus, trouver mes frères et dis-le : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Et la voici courant annoncer la nouvelle, elle, une femme sauvée hier par Jésus, gratifiée aujourd’hui de sa présence fidèle de Ressuscité.
Quel bel enseignement ! Le Ressuscité est fidèle. Non seulement Il a pardonné les péchés de Marie-Madelaine, mais il lui donne part à sa vie de ressuscité. S’il nous pardonne, c’est pour que nous soyons dès aujourd’hui avec lui et que nous soyons des annonceurs de la Bonne Nouvelle ; disciples heureux, et missionnaire de ce bonheur à partager. Ne craignons pas d’offrir ce bonheur, en particulier aux enfants, en ce temps de désarroi et d’inquiétude comme si le monde était clos sur lui-même sans horizon.
Le 11 mai est, certes, un nouvel horizon. Mais que dire de l’horizon de la vie éternelle ! Que dire d’entendre au fond de son cœur prononcer notre nom. Le Christ nous connait. Nous sommes en alliance avec lui. Et l’accomplissement de notre vie est de voir, face à face – en notre identité totale portant le nom prononcé à notre baptême – le Ressuscité, pour l’éternité ! Aujourd’hui sa présence est voilée. Elle est à percevoir avec les yeux de la foi, dans les rencontres, les évènements, la prière. IL est le « tout autre » et en même temps « le même » accompagnant notre vie, rejoignant nos larmes comme nos joies d’aujourd’hui, en ce temps d’épreuve.
La religion chrétienne n’est pas une carte d’adhérent en disant « j’ai été baptisé » ! Non, tu n’as pas été baptisé ! tu es baptisé ! La religion c’est une adhésion du cœur dans une relation d’amour. C’est ce qui est arrivé à Marie-Madeleine.
Le temps du Confinement peut nous aider à faire silence en compagnie du Christ. Pour cela nous rappeler une page d’Evangile, une des rencontres de Jésus et d’accueillir sa lumière, sur une faiblesse, sur une grâce, une blessure, un relèvement. La foi est à la fois silence et conversation.
P. Gilles
* Genèse 3, 24
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Octave de Paque … 8 jours pour accueillir la Résurrection du Seigneur … Lundi de Pâques
Matthieu chapitre 28.
es femmes courent vers les disciples et voici que Jésus vient à leur rencontre pour leur dire le message qu’elles doivent annoncer. C’est un rendez-vous avec lui. Ce rendez-vous avec les disciples sera en Galilée. Pas Jérusalem mais en terre de Mission, la « Galilée des Nations » * Car il est venu pour le monde, les plus petits, les plus loin.
Où chercher Jésus ? il s’agit de nous rendre dans nos « Galilée » sur nos territoires, sur nos Relais et là, de découvrir son visage au milieu des pauvres, sur le visage des pauvres, de prisonniers, des malades. Avec saint Matthieu nous nous souvenons des paroles de Jésus éveillant le regard des disciples sur sa présence jusqu’à la fin des temps : saurez-vous me reconnaitre ? « J‘ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir. » (Mt 25)
Invitation nous est faite à contempler ces visages et nous dire « Seigneur, c’est toi qui défiguré ». Invitation nous est faite à servir ces personnes pour qu’elles retrouvent leur visage d’homme et de femme et alors invitation à contempler leur dignité retrouvée.
Invitation aussi à nous tenir, comme ces femmes, au pieds de Jésus avec amour et reconnaissance, dans la prière et l’écoute de sa Parole avec une oreille disciple. Prière du matin et du soir en toute familiarité.
* Le pape François, angélus du 26 janvier 2014 : « L’Évangile raconte les débuts de la vie publique de Jésus dans les villes et dans les villages de Galilée. Sa mission ne part pas de Jérusalem, c’est-à-dire du centre religieux, centre également social et politique, mais elle part d’une zone périphérique, une zone méprisée par les juifs les plus observants, en raison de la présence dans cette région de différentes populations étrangères : c’est pourquoi le prophète Isaïe la désigne comme « Galilée des nations » (Is 8, 23).