Bonne fête de PAQUES.
Pâque, passage, mise en route ! Et voici que nous sommes arrêtés, mis en confinement dans nos maisons. Mais notre cœur et notre esprit reste libres. Rendons-nous au tombeau avec Marie Madeleine. Regardons la pierre roulée et recevoir cette nouvelle inouïe : Jésus, de notre chair, a échappé au tombeau, premier né d’entre les morts à une vie nouvelle, premier né pour entrainer toute chair dans la même naissance.
Les disciples alertés par cette femme courent. Jean arrive le premier, mais c’est Simon, que Jésus a fait Pierre d’angle de l’Eglise, qui entre le premier dans le tombeau. Que voit-il ? Les linges, sur place, à la place du corps, se sont « affaissés » et le linge où reposait la tête, roulé à sa place. Les linges se sont comme vidés d’eux-mêmes. Jésus de Nazareth, le Christ s’est comme échappé du filet de la mort, sans effraction, et le linge s’est affaissé de lui-même. A cette vue, Jean vit et il crut.
Laissons l’Esprit Saint ouvrir nos yeux et nos cœurs pour nous laisser illuminer intérieurement. Notre cœur est prêt, davantage qu’il ne le fut lors d’autres fêtes pascales, car le confinement développe en nous des espaces intérieurs en friche. Nos consciences hébergent un peu plus la fragilité et la vulnérabilité humaines ; la mort, hier évacuée, envahit aujourd’hui les médias et confine nos vies à leur finitude. La crise sanitaire est en train d’ouvrir une béance, une brèche en nos vies et nous rend disponibles pour accueillir cette Bonne Nouvelle avec d’autant plus de densité qu’elle est charnelle : Christ est vivant en son corps de notre chair, devenu corps spirituel, avec le Père et l’Esprit Saint. Voici que notre vie d’homme devenant corps spirituel, peut être « importée » dans le cœur de Dieu.
Et nous voici portés à croire que Jésus, le premier né d’entre les morts peut nous entrainer à la suite. Que nous faut-il faire ? Renoncer à nous sauver nous-mêmes, par l’intelligence, les technosciences et neurosciences, et nous laisser sauver par lui. Echapper, par la puissance de l’Esprit, aux bandelettes qui nous enserrent et nous rendent esclaves d’idoles (argent, pouvoir, harcèlement…). Marcher librement en disciples de Jésus dans la familiarité de sa Parole. Et puis célébrer en communauté en faisant mémoire de sa Pâques.
Pendant tout le temps pascal ayons à cœur de nous laisser toucher par les grands récits de la résurrection, le beau témoignage des Evangiles et de Saint Paul. C’est la Parole de Dieu qui nous fait disciples : « Qui sont mes frères ? dit Jésus : Ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ». Et la Parole de Dieu, nous dit Saint Jean, « c’est le Christ lui-même ».
Point n’est besoin du bâtiment église pour devenir disciple. Mais quel bonheur ce sera de le retrouver, après la crise, pour nous reconnaitre ensemble disciples de Jésus, célébrer son amour et rendre grâce pour l’œuvre de son Esprit-Saint sur nos Relais, sur nos territoires qui sont nos « Galilée » où nous avons rendez-vous avec lui. « Allez en Galilée et c’est là que vous me verrez ».
P Gilles